Démarche
Ce que je considère comme mon premier acte artistique a lieu dans une cave en 2007. J’y prends une photo du sol, sombre et défoncé, avec un appareil photo argentique, l’éclairage est fait à la lampe électrique. Commence alors ce que je nomme une "longue remontée" vers la lumière qui me mènera deux fois en Arizona et deux fois au Népal.
D’expériences en expériences, de projets en projets qui constituent la partie cachée de l'iceberg, je découvre en 2010 le Parc National du Grand Paradis (Vallée d’Aoste, Italie). Cette fois l’œuvre verra réellement le jour : elle se nomme « Roses Acte 1 » et se tient en août 2013 à plus de 2800 m d’altitude, sur un glacier.
Pour cette installation je façonne et dispose 1600 roses en papier de couleur rouge. Mon travail est ici entre la performance et l’installation artistique. Les roses sont placées en bordure en crevasse et je bivouaque pendant une semaine avec deux guides de haute montagne. Je ne le sais pas encore mais ma technique vient de voir le jour.
Après l’installation les roses restent dans ma vie, elles en font partie. Elles deviennent comme une matière, que je vais apprendre peu à peu à travailler, à manipuler. J’accumule tout d’abord les roses entre elles pour former des « Monochromes » puis des « Accumulations ».
En 2017 j’initie en Italie, où j’habite alors, ma première œuvre en volume, le « Cube 8955 ». En 2020, j’intègre la terre à ma technique. Passée de la cave au glacier, je vais redescendre peu à peu vers le niveau de la mer. En 2025, je prends la décision de signer mon travail sous le nom de Rosa Delavassey. Le nom fait référence aux roses que je crée et au glacier de Lavassey sur lequel ma pratique artistique s’est révélée.
Aujourd’hui, l’ensemble de mon travail découle de l’acte initial posé sur le glacier. Il en est le prolongement.
Les œuvres murales sont comme des variations perpétuelles. Les œuvres en volume en sont des déclinaisons. Chaque œuvre émane de « l’installation mère » qui toujours essaime, les roses se multipliant à l’infini.
